- PASHTO (LANGUE ET LITTÉRATURE)
- PASHTO (LANGUE ET LITTÉRATURE)Le nom de la langue pashto de même que celui des gens qui la parlent (Pashtan ) remontent à une forme apparentée au mot P rsa , l’ancienne dénomination des Perses. Pour certains savants, toutefois, ces formes modernes seraient à rapprocher du nom d’un peuple cité par Hérodote, 刺見精羽﨎﨟 (VII, XV); ceux-ci habitaient en effet sur le territoire perse, à la frontière de l’Inde. À côté de ces désignations les plus usuelles, on rencontre également des formes dialectales, telles que pushtu, pakhsto, pakkhto , ou une dénomination Pa レh n qui n’est que la transposition du mot indigène en moyen-indien.En rapport avec le territoire où cette langue est principalement parlée, on donne encore fréquemment le nom d’afghan à la langue et au peuple qui la parle. Cette désignation est malencontreuse et équivoque du fait que l’afghan est aussi le nom donné aux dialectes persans du sous-groupe afghano-tadjik parlés en Afghanistan, à savoir les dialectes herati et kaboli .Aire d’extensionLe pashto est parlé actuellement sur un territoire moins étendu qu’il ne le fut jadis, comme on en peut juger d’après les traces qu’il a laissées notamment dans les dialectes persans parlés aujourd’hui en Afghanistan. D’autre part, son aire d’extension déborde assez largement les limites politiques de ce dernier pays. Le pashto est encore la langue usuelle et de culture dans les régions de Sw t, Buner et Bajaur, au nord-ouest du Pakistan; au sud de ces dernières, dans les territoires à l’ouest de l’Indus jusqu’à Dera Gh zi Kh n; en Afghanistan du Sud-Est, y compris K bul et Kandah r, mais non Ghazn 稜 et les montagnes au sud-ouest; en Afghanistan encore au nord-ouest de Kandah r; enfin dans les régions au nord du Baloutchistan.L’ensemble des populations de langue pashto était estimé à environ 3 500 000 personnes au début du siècle. Ce chiffre serait atteint aujourd’hui par les seules populations habitant l’Afghanistan, auxquelles s’ajouteraient plusieurs millions de personnes au Pakistan. En Afghanistan, malgré le décret du 4 novembre 1936 qui l’érigeait en langue officielle du pays, le pashto est concurrencé directement par le persan qui occupe une position prépondérante. Actuellement, l’enseignement se donne en pashto dans les régions où cette langue est parlée, tandis que son étude est devenue obligatoire dans le reste de l’Afghanistan.On admet généralement que les ancêtres des Afghans seraient venus de Chorasmie (Xwarizm), sur les bords de la mer d’Aral, où ils auraient été en contact, dès le IIIe siècle avant J.-C., avec les Ossètes, les Saces et les Sogdiens. C’est du moins ce qui ressort du recoupement des données livrées par les auteurs de l’Antiquité et de celles que fournit la linguistique.Le nom des Afghans apparaît pour la première fois chez al-Bir ni, au XIe siècle. À cette époque, ils habitaient les montagnes de Sulaym n (Toba Kobar).PhonétiqueLe pashto est écrit à l’aide de l’alphabet arabe complété et adapté au phonétisme propre à cette langue qu’il faut ranger dans le groupe de langues qui constituent, avec les langues iraniennes du Pamir, le groupe iranien oriental. Le pashto présente certaines particularités qui le rapprochent de l’avestique. Néanmoins, il a subi, dans le domaine de la phonétique, de nombreux changements qui se manifestent principalement dans le vocalisme. Dans le consonantisme, outre une forte influence indienne qui s’est exercée par les emprunts, le pashto se caractérise par les évolutions suivantes : , t , 嗀 礪 l ; r- 礪 dr -; šk 礪 face="EU Caron" カ , de même k y 礪 face="EU Caron" カ . Bien entendu, le pashto obéit également aux autres lois phonétiques communes à l’ensemble des langues iraniennes, comme le passage de s 礪 h avec un amuïssement à l’initiale ou le traitement d’une dentale de date indo-européenne devant t pour aboutir au groupe st . La présence d’une série de consonnes cérébrales en afghan, caractéristique des langues indiennes, ne permet cependant pas de considérer cette langue comme une langue mêlée, intermédiaire entre les dialectes iraniens et les dialectes indiens. Les mots qui présentent レ ou ボ ne sont pas anciens en pashto, tandis que š\@ , ユ et リ sont les résultats d’évolutions tardives.Morphologie et lexiqueLa morphologie présente des traits nettement archaïques à côté de caractères qui se retrouvent dans l’ensemble du groupe iranien. Par rapport à la plupart des dialectes iraniens modernes, le pashto se caractérise par la conservation de deux genres grammaticaux, le masculin et le féminin. La distinction est soit purement morphologique, soit aussi sémantique. Il n’y a plus, à proprement parler, de déclinaison en pashto, mais plutôt deux thèmes différents dont le premier est employé indifféremment pour le nominatif et l’accusatif, tandis que le second, appelé cas oblique, permet la construction, par préfixation ou suffixation de morphèmes, d’un génitif, d’un datif, d’un ablatif, d’un locatif. Le cas oblique à l’état pur sert également d’instrumental ou d’agentif avec le prétérit des verbes transitifs qui, comme dans d’autres dialectes iraniens, changent de diathèse à ce temps. Dans le système pronominal, outre un pronom indépendant bien attesté pour les deux premières personnes et survivant à l’état de traces pour la troisième, on mentionnera l’existence d’un système de pronoms suffixes, comme dans d’autres dialectes iraniens et dans les langues sémitiques. Ces pronoms sont utilisés comme pronoms définis, personnels, démonstratifs ou réfléchis. Le système verbal est assez simple : à partir d’un thème du présent, on construit l’impératif et le présent; à partir d’un thème de prétérit, le prétérit et le conditionnel. Trois verbes auxiliaires permettent la formation de temps composés.L’influence étrangère se manifeste surtout dans le lexique. Les emprunts au persan, à l’arabe et aux pr krits (entre autres au sindh 稜) sont très nombreux. Beaucoup ont été adaptés à la phonologie du pashto, mais d’autres coexistent sous leur forme d’origine et sous leur forme pashto, ainsi par kh , «étendu», forme adaptée, à côté de far kh .Les dialectes sont très vivants. On distingue des dialectes «doux», au sud et à l’ouest, qui conservent sh et zh et des dialectes «durs», au nord-est, où ces phonèmes passent respectivement à kh et gh , par exemple pashto/pakhto . Le wanetsi, parlé au nord du Baloutchistan, présente des traits particuliers dus probablement au fait de sa séparation précoce d’avec les autres dialectes pashto.LittératureLa littérature afghane débute au XVIe siècle avec le mystique hérétique P 稜r R 拏shan dont l’œuvre nous est connue par son contemporain Akh n Darw 勒za qui a laissé une histoire de son peuple (Makhzan-i Afgh ni ). Aux XVIe et XVIIe siècles, la littérature afghane consiste principalement en des imitations des modèles persans. Le plus célèbre poète est Khush ム l Kh n (1613-1691) qui, outre son œuvre poétique, écrivit aussi une grande compilation historique racontant les migrations des peuples afghans. De cet âge d’or, il faut encore citer M 稜rz An ル r 稜 et ’Abd al-Ra ムm n.
Encyclopédie Universelle. 2012.